Contrôle des hauteurs et colonisation
La morphologie urbaine des colonies israéliennes en Cisjordanie nous donne des informations sur les stratégies d’occupation. Domination militaire, stratégie de fait accompli, volonté d’expansion :
L’expression « zone de suture », vient de l’armée israélienne. Elle révèle avec beaucoup de pertinence la blessure que constitue le mur, en séparant deux parties d’un même corps (1).
La barrière est composée à 95 % d’un système de clôture multi-couches, c’est-à-dire de tracés parallèles, de 50 à 100 mètres de large. Du côté palestinien il est constitué d’un fossé, puis d’une pile pyramidale de 6 rouleaux de fils barbelés, suivi d’un grillage central muni de détecteurs électroniques. Du côté israélien, une rangée de fils barbelés, une route de patrouille de chaque côté et une bande de sable destinée à identifier les traces de passage. Au terme de la construction, les sections en béton devront couvrir 6 % du tracé total. Le mur est ponctué de tours de contrôle.
Censé suivre la Ligne Verte (la ligne de démarcation décidée après la guerre de 1949), il a finalement été bâti sur les Territoires Palestiniens, annexant d fait 16% du territoire (2), et enfermant 237 000 Palestiniens dans la zone militaire entre la Ligne Verte et le mur. Sur certaines portions il s’en écarte de 23 kilomètres. Selon la Cour Internationale de Justice et d’autres agences des Nations unies, ce mur constitue une violation du droit des Palestiniens à l’autodétermination, à la famille, à la libre circulation, au travail, aux soins et à l’éducation (3).
Le mur a été construit pour protéger Israël des attentats palestiniens qui se multipliaient depuis la Seconde intifada (2000) et qui avait atteint le millier de morts. Le nombre d’attentats-suicide passe de 72 entre 2000 et 2003 à 12 entre 2003 et 2006. Il est qualifié de « clôture antiterroriste », de « mur de sécurité », ou de « muraille de protection » par ses défenseurs et de « mur d’apartheid », de « mur de séparation raciale » ou de « mur de la honte » par ses détracteurs.
En 2003, il est déclaré illégal par l’Onu à 144 voix contre 4. La Cour Internationale de Justice le déclare contraire au droit international depuis 2004. La Cour Suprême d’Israël reconnaît la légitimité du mur mais signale qu’il viole le droits des Palestiniens. En 2016 le pape François demande une redéfinition du tracé du mur autour de Beit Jala pour ne pas séparer les paysans de leurs terres. Cette requête est toujours en cours d’examen.
Si le mur atteint les 500 kilomètres prévus, il coûtera un milliard d’euros.
27.260186, 42.798402
27.260186, 42.798402
Les images ci-dessous montrent des exemples de détours empruntés par le mur pour englober des colonies : celle de Har Adar, d’Etz Efraim, de Bayit Vagan, Modi’In Illit, Alfei Menashe et de Sal’it.
Har Adar, 31.826774, 35.129431
Hinanit, 32.479888, 35.174047
Etz Efraim, 32.119970, 35.047787
Modi’In Illit, 31.931404, 35.042980
Sal’It, 32.241609, 35.052704
Alfei Menashe, 32.167503, 35.024686
Avec Damien Simonneau nous reviendrons sur les tenants sociologique set politique de la protection des frontières en général et en particulier sur le cas palestinien. L’aspect stratégique de la construction de la frontière, le contrôle de ressources, la séparation de localités et le mur commme outil de domination en général seront développés.
1 Damien Simonneau, L’obsession du mur Politique de militarisation des frontières en Israël et aux États-Unis, Monographies, 2020, 422 Pages
2 Rapport du secrétaire général des Nations unies, document A/ES-10/248, présenté à la Cour internationale de justice le 24 octobre 2004, p. 3, par. 8.
3 Claudie Barrat, « Le mur », Études rurales, 173-174 | 2005, 109-126.
La morphologie urbaine des colonies israéliennes en Cisjordanie nous donne des informations sur les stratégies d’occupation. Domination militaire, stratégie de fait accompli, volonté d’expansion :
Le delta de Bassora, où se rejoignent le Tigre et l’Euphrate, est aussi le théâtre de la guerre qui opposait l’Irak et l’Iran entre 1980
Infrastructures > Agriculture Pétrole, puissance et mutations territoriales Partons du principe qu’un homme ne peut fournir au maximum que 100kWh de force mécanique dans une
Par essence les camps de réfugiés sont fait pour être temporaires. Mais à la faveur de l’enlisement des conflits et des politiques d’accueil des pays
Si le Maroc a construit la clôture la plus longue du monde après la Grande Muraille de Chine c’est parce que le Sahara Occidental, zone
En temps de paix frontières sont des limites théoriques, invisibles sur le terrain mais qui figurent sur des cartes. Quand elles sont contestées elles apparaissent