Contrôle des hauteurs et colonisation
La morphologie urbaine des colonies israéliennes en Cisjordanie nous donne des informations sur les stratégies d’occupation. Domination militaire, stratégie de fait accompli, volonté d’expansion :
Le mur est constitué d’un nombre variable de talus et de fossés anti-chars parallèles équipés de barbelés, d’une route de patrouille, de postes fortifiés, de batteries d’artillerie et d’un champ de mines. Le Mur des Sables, appelé « Mur de défense » au Maroc et « Mur de la Honte » en Algérie, est le plus grand mur construit par l’homme depuis la Grande Muraille de Chine. Erigé entre 1980 et 1987 il mesure 2 700 km. Il est parsemé de mines, estimées entre 200 000 et 10 millions de 35 types différents, des mines antipersonnelles aux mines anti-chars.
27.260186, 42.798402
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Vu du dessus, ce mur protège une vaste étendue de sable (équivalente à la moitié de la France) qui ne contient aucun cours d’eau permanent et n’est peuplée que de 600 000 habitants. C’est sous terre qu’il faut trouver son importance stratégique. Le Sahara Occidental est riche en or, en cuivre, en titane, en uranium et en terres rares, il contient du phosphate, dont le Maroc est le premier producteur mondial, et du gaz de schiste. Sa côte est l’une des plus grandes façades maritimes poissonneuses au monde, mesurant près de 1 000 km. En 2017, plus d’un million de tonnes de poisson y ont été vendus, soit les trois quarts de la pêche marocaine. Elle recèle aussi des zones de prospection pétrolière offshore.
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De 1884 à 1975 cette zone était une colonie espagnole. Quand le Maroc et la Mauritanie obtiennent leur indépendance, respectivement en 1956 et en 1960, ils revendiquent tous les deux l’ancien protectorat espagnol (où l’on vient de découvrir du phosphate). De leur côté les habitants de la région revendiquent leur indépendance et fondent le Front Polisario, une guérilla d’inspiration socialiste, et s’appuient sur la résolution de l’Onu en faveur de leur auto-détermination. Ils sont soutenus par l’Algérie, en conflit territorial avec le Maroc.
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En 1975 le roi du Maroc Hassan II lance la « Marche Verte » qui aboutit à un partage du Sahara Occidental en une zone marocaine et une zone mauritanienne. Le royaume chérifien érige ce mur pour contrer l’avancée du Front Polisario et reprendre la main sur le territoire. Aucun Etat ne reconnaît l’annexion marocaine mais celle-ci l’inclut dans toutes ses cartes administratives. Cette reprise en main s’accompagne d’une politique de peuplement très active – aujourd’hui on compte trois fois plus de Marocains que de Saharaouis.
Paul Mesnager, 2022
